vendredi 29 novembre 2019

Intégration de la partie entière

On se propose d'intégrer la partie entière.


Elle est continue par morceaux, donc Riemann intégrable. On calcule les premiers termes.




On donne la formule pour $x\in [k,k+1]$ avec $k\geq 1$. On laisse le cas, $k\leq 0$ en exercice.

Fonction inverse et intégration




On justifie tout d'abord que l'on peut bien inverser la fonction $\cos$ sur $[0,\pi]$ et que la dérivé de l'inverse existe sur $]-1,1[$.




On calcule sa dérivée. 




On peut alors calculer notre intégrale à l'aide d'un petit changement de variable. 

On aurait pu choisir d'utiliser $\arcsin'(x) = 1/\sqrt{1-x^2}$. 

Quelques intégrales


On se propose de calculer quelques intégrales.

Premier exercice type d'intégration par partie. L'idée générale est de dériver le terme dont on veut se débarrasser (ici le $ln$). 




Ici même stratégie, on dérive l'arctangente car on ne "sait" pas l'intégrer.




Idem ici, on dérive le $\ln$.




Cet exercice est un grand classique de l'intégration par partie. On propose une preuve alternative qui utilise les complexes.




On passe maintenant au changement de variable (ici on sait pas trop quoi dériver facilement donc l'ipp est à proscrire). Comme on "aime" pas le $\ln$ on le fait disparaitre grâce à un changement de variables.




ici c'est direct. 




Ici l'$\exp$ nous dérange au dénominateur. On utilise donc un changement de variable pour le retirer. On se retrouve à étudier une fraction rationnelle et on tombe dans la théorie des décompositions en éléments simples. 




Attention pour intégrer les termes de type $u'/u$. Une primitive est $\ln(|u|)$. Il ne faut jamais oublier la valeur absolue !




Voici une méthode plus astucieuse...

Egalité des modules


On se propose de résoudre l'exercice suivant : Résoudre $|z-i| = |z+3|$.


Nous procédons d'abord par une méthode géométrique.




Voici une méthode analytique.

tan(a+b)


La formule $\tan(a+b)$ est aussi souvent méconnue. On la redémontre.


Alors que les deux premières lignes sont valides lorsque $a+b \neq \pi/2 [\pi]$, on suppose aussi que $a\neq \pi/2 [\pi]$ et $b \neq \pi/2 [\pi]$ pour écrire les deux dernières.

Quelques formules trigonométriques

On commence par une formule bien connue :


Il faut prendre un peu de recul sur cette preuve. Si on se place du point de vue du lycée, on ne démontre PAS la formule de $\cos(a+b)$. En effet, au lycée, on démontre tout d'abord cette formule et celle de $\sin(a+b)$ en s'appuyant sur de la géométrie. Ensuite, ces formules permettent de démontrer que l'exponentielle complexe possède bien la propriété du produit : $e^{i(a+b)} = e^{ia}e^{ib}$. D'un point de vue universitaire, on ne s'appuie pas sur la géométrie du plan. Après avoir construit le corps des complexes, on définie l'exponentielle grâce à une série entière de rayon de convergence infini. Puis on montre, grâce au produit de Cauchy que $e^{i(a+b)} = e^{ia}e^{ib}$. On définie alors $\cos$ comme étant sa partie réelle et $\sin$ sa partie imaginaire. On en déduit alors la formule trigonométrique de $\cos(a+b)$, comme sur l'image. 

Du point de vue du CAPES, ce calcul est utile pour se remémorer très rapidement la valeur de $\cos(a+b)$.





On regarde maintenant une variante. On se propose de redémontrer la formule (trop souvent oubliée) de $\cos(a)+\cos(b)$.

On utilise la technique du demi-angle. C'est une manière efficace pour factoriser $e^{ia}+e^{ib}$. On utilise aussi que $\cos(a)+ \cos(b)$ est la partie réelle de la somme des exponentielles.

En prenant la partie imaginaire, on retrouve alors la formule de $\sin(a)+ \sin(b)$.




On traite ici un cas un peu plus compliqué : $\sin(a)- \cos(b)$. Avec de la trigonométrie, on peut le déduire du cas précédent. Pour le traiter comme avant, on met tout sous la forme d'une partie réelle en remarquant que $\sin(a)= Re(ie^{ia})$. 

cos(pi/12) - méthode trigonométrique


On se propose maintenant de calculer $\cos(\pi/12)$ en utilisant de la trigonométrie.

1) Tout d'abord, on remarque que $\cos(\pi/12)>0$ car $0<\pi/12<\pi$. 

2) On se rappelle que $\cos^2(x)= \frac{1+\cos(2x)}{2}$. En posant $x= \pi/12$, on obtient donc :
\[\cos(\pi/12)= |\cos(\pi/12)|= \sqrt{\frac{1+\cos(2x)}{2}}= \sqrt{\frac{1+\sqrt{3}/2}{2}}.\]

cos(pi/12) - méthode complexe


On résout maintenant un exercice classique. Il peut être traiter avec l'aide de relations trigonométrique mais on utilisera une approche complexe.


On commence par trouver la forme exponentielle de $(1+i\sqrt{3})(1-i)$. Pour cela il ne faut PAS développer mais au contraire traiter chaque terme du produit séparément. 




La forme algébrique est directe.

Pour déduire, $\cos(\pi/12)$ on identifie les parties réelles. Pour la rédaction, on n'oubliera pas d'écrire que l'écriture algébrique d'un nombre complexe est unique.  

Racine n-ième d'un nombre complexe



Ici on cherche la racine $n$-ième d'un nombre complexe. Si $n=2$, on peut donner cette exercice au hasard et se reporter au post précédent pour obtenir la forme algébrique. Ici, la méthode repose sur le fait que l'on connait la forme exponentielle du nombre dont on veut prendre la racine $n$-ième.




D'un point de vue rédactionnel, on n'oublie pas de mentionner l'unicité de l'écriture exponentielle. 

Une erreur courante est le passage de $5\theta$ à $\theta$. Il ne faut pas oublier de diviser les $2k\pi$. 

Pour obtenir les $5$ racines, on prend $5$ "k" qui se suivent. Ici on prend $k=0, 1, 2, 3, 4$.

On peut aller beaucoup plus loin dans l'analyse et les propriétés de ces solutions. Voir par exemple ici

Résolution d'équation d'ordre 2 à coefficients complexes



Ici on s'intéresse aux équations polynomiales d'ordre deux à coefficients complexes. La difficulté réside dans le fait qu'il faut trouver une "racine carrée" du $\Delta$, c'est-à-dire un $\delta$ tel que $\delta^2=\Delta$. 

Attention on n'écrit surtout pas $\sqrt{\Delta}$ qui a un sens assez avancé et dépasse de loin cette discussion (il faudrait une choisir une détermination du log...).




Comme on a pris l'exercice au hasard (et qu'il fait bien les choses), on ne connait pas explicitement $\Delta$ sous forme exponentielle. On cherche donc $\delta$ sous forme algébrique. 

On résout le système sans fair appel à une astuce quelconque.




On tombe sur une équation d'ordre 4 qui se ramène à une équation d'ordre 2 en posant $x=b^2$. Comme $b^2\geq 0$, on peut éliminer une des deux solutions en $x$. On trouve que $b= \pm$ une expression.




En se rappelant la troisième ligne du système, on voit qu'à chaque choix d'un signe pour $b$ on trouve un (et un seul) $a$ possible. Il y a donc bien deux solutions à $\delta^2=\Delta$.




Il ne reste plus qu'à revenir au problème initial pour conclure.




La première méthode est un peu longue. On présente maintenant une astuce qui nous permet de gagner du temps. L'idée est de s'appuyer sur le fait que $|\delta|^2= |\delta^2|= |\Delta|$. Cela nous donne une ligne en $a^2+b^2$ gratuitement.




La résolution est directe. 

dimanche 10 novembre 2019

MathemaTICE

Les TICE sont essentiels pour l'oral du CAPES mais aussi dans le métier de professeurs de mathématique. 

La revue MathemaTICE est une revue collaborative portant sur l’utilisation des TICE en classe de Mathématiques. Elle est collaborative car elle se nourrit essentiellement des témoignages, des expériences et des recherches des professeurs de Mathématiques et des chercheurs, en coopération avec le comité de rédaction pour enrichir ou expliciter certains points des articles proposés.

jeudi 7 novembre 2019

Suite récurrente + fonction décroissante + vitesse de convergence

On s'intéresse ici à $u_{n+1}:= f(u_n)$ avec $f(x) = \frac{x+3}{2x}$ et $u_0:=1$.


On commence par trouver le sens de variation de $f$




On calcule les premiers termes




On montre par récurrence que la suite est bornée dans un certain intervalle. Ici l'exercice est guidé. Une difficulté est de trouver cet type d'intervalle en général. Pour cela, il peut-être utile d'utiliser un logiciel ou d'analyser finement le comportement de $f$.




On passe à la croissance de $(u_{2n})_n$. Dans le cas général, on sait juste quelle est monotone. On s'aide alors des deux premiers termes pour en savoir plus.




On conclue rapidement pour les termes impaires.




On cherche le point fixe de $(f\circ f)(x)=x$. Cette étape est toujours présente dans le cas où $f$ est décroissante.




Le choix de l'intervalle qui est fait plus haut est bon car il nous permet d'éliminer une autre limite possible. On conclue à la convergence de la suite et on donne sa limite.




Pour étudier la vitesse de convergence, cette technique est basée sur le fait que la dérivée est strictement plus petite que $1$ en module sur l'intervalle. Il faut parfois prendre un intervalle plus petit. 




Cette partie est toujours la même. Elle est aussi une application des suites géométriques.




On obtient la vitesse de convergence.




On peut enfin conclure et donner une approximation précise.

7x13=28


mercredi 6 novembre 2019

Suite récurrente, cas d'une fonction décroissante


On étudie maintenant une suite récurrente de type $u_{n+1}=f(u_n)$ avec $f$ décroissante. L'analyse est plus longue et de nouveaux phénomèmes apparaissent par rapport au cas où $f$ est croissante. Il est conseillé de bien maitrisé le cas croissant en premier.




On se propose ici d'étudier $u_{n+1}:= \frac{1}{u_n}+\frac{1}{2}$ avec $u_0:=\frac{1}{2}$. Le dessin en escargot nous permet de conjecturer que $(u_n)_n$ converge.










Ici on fera attention à la rédaction. Celle qui est proposée ici n'est pas "conventielle". On se reportera aux autres posts pour une "bonne" rédaction.




Ici on voit le point qui diffère par rapport au cas croissant. Le résultat obtenu est sur les suites d'index pairs et d'indices impaires.




La rédaction est importante. Il est crucial de bien préciser que $f$ est décroissante et que $(u_k)_k$ est dans le bon intervalle. 




On passe au termes impaires assez simplement.




On déduit facilement que les suites convergent. Attention on ne sait pas si c'est vers la même limite !! Il faut le montrer. Il est possible de trouver des exemples où ces limites sont distinctes alors prenez gare !




La limite est la solution de $x = (f\circ f)(x)$. C'est un deuxième point de différence ! Le calcul peut-être pénible si l'exercice est donné au hasard.







Ici nous avons la chance de n'avoir qu'une seule solution dans l'intervalle $I$. Ce n'est pas une obligation en général !




Comme il n'existe une seule limite possible pour les deux suites extraites alors, en citant le théorème, on déduit que $(u_n)_n$ converge.